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Réseaux sociaux : 2017 sera LIVE !

 

De nombreuses mutations se sont opérées durant l’année 2016 sur les réseaux sociaux aussi bien au Cameroun qu’en Afrique. Pour mieux comprendre cette évolution constante et rapide, votre magazine est allé à la rencontre de Chedjou Kamdem*. Expert en communication digitale, il analyse pour nous l’évolution des réseaux sociaux au Cameroun et en Afrique et nous éclaire sur les potentielles mutations de ces réseaux pour l’année 2017.

Je Wanda Magazine : Quels sont les réseaux majeurs les plus populaires au Cameroun et en Afrique francophone en général ?

Chedjou Kamdem : En termes de popularité des réseaux sociaux, Facebook domine largement auprès des internautes africains. Fort de ses plus 148 millions d’utilisateurs (plus de détails ici), il a réussi à pénétrer la génération Y de jeunes africains (les jeunes nés début des années 80 à début 90) vers la fin des années 2000. Il a ainsi succédé au réseau social Hi5 et l’application de messagerie instantanée Yahoo Messenger dans leurs habitudes quotidiennes.

Après le réseau social de Mark Zuckerberg, deux réseaux sociaux se battent pour la position Numéro 2 en Afrique. Il s’agit de Twitter le site de microblogging et Instagram, l’application de partage de photos et vidéos courtes. En outsider depuis quelques mois, Snapchat séduit de plus en plus les Millennials (moins de 25 ans) en Afrique car il a réussi à pénétrer toute une génération comme l’a fait Facebook à la fin des années 2000.

J.W.M. : Pourquoi selon toi chaque réseau a du succès auprès des jeunes ?

C.K. : Pour Facebook, il sera encore numéro 1 et ce pour quelques temps encore. Pourquoi ? Car il s’adapte au fil du temps, de l’évolution des technologies et des habitudes de ses utilisateurs. Hormis la possibilité de rester en contact avec ses proches, Facebook veut que vous restiez en contact avec lui. Il n’y a qu’à voir les mutations sur son réseau côté utilisateur (Interface, multiplication des fonctionnalités) et côté entreprise (Arrivée de la publicité et son amélioration constante).

Snapchat, qui pour moi est le principal concurrent de Facebook, doit son succès grâce à son caractère innovant et fun. Ce n’est pas étonnant que Facebook ait voulu racheter cette application de partage de photos et vidéos éphémères mais sans succès. Autre facteur clé dans l’expansion de Snapchat en Afrique, le fort taux de pénétration des smartphones et l’amélioration de la vitesse de connexion à Internet (3G – 4G).

Twitter est très prisé pour la conversation entre amis ou connaissances, mais aussi avec des personnalités et entreprises. Du coup, il crée un lien de proximité entre les utilisateurs et facilite les échanges et opinions. Ce réseau social est aussi utilisé pour son caractère informationnel, aussi bien sur les dernières actualités que sur les événements nationaux (en savoir plus), continentaux voire mondiaux.

Instagram est le réseau social qui engage le plus, 4,2 milliards de likes sont comptabilisés chaque jour pour 95 millions de photos et vidéos mises en ligne. Bien que la population africaine soit encore faible avec ses 22 millions d’utilisateurs (plus de détails ici), il propose en une place unique deux formats en vogue sur Internet : la photo qui engage et la vidéo qui a une excellente portée.

J.W.M. : Quelles sont les nouvelles fonctionnalités qui vont particulièrement intéresser les utilisateurs africains ?

C.K. : Une fonctionnalité conjugue l’ensemble des réseaux sociaux aujourd’hui : il s’agit de la vidéo et plus précisément du Live Vidéo.

YouTube n’a plus le monopole de ce format sur Internet. Mark Zuckerberg l’a bien compris en hébergeant directement les vidéos sur Facebook et en donnant moins de visibilité aux liens redirigeant vers YouTube. Instagram, racheté par Facebook, donne aussi plus de place à la vidéo non seulement sur votre fil de contenu, mais aussi dans la partie « Recherche » et en haut de page via les Instagram Stories. Il sera bientôt possible de faire des Live Vidéo depuis Instagram, ladite fonctionnalité est en cours de déploiement.

Twitter, en intégrant définitivement Periscope dans son application, veut favoriser le lancement des live vidéos par le plus grand nombre d’utilisateurs sur sa plateforme qui compte 317 millions d’utilisateurs mensuels actifs.

Snapchat, l’application que tout le monde copie, intègre déjà la consommation rapide du format vidéo en provenance de vos amis, des événements mondiaux et des grands groupes de médias présents sur la plateforme. Pourquoi rapide ? Car les contenus sur sa plateforme sont éphémères et du coup, vous devez être présents quotidiennement pour les visualiser. Il faut noter que 10 milliards de vidéos sont vues chaque jour sur Snapchat. (les chiffres exacts ici)

J.W.M. : Quelles tendances pourra-t-on observer dans l’utilisation des réseaux en 2017 (prévisions) ? (Les utilisateurs, les entreprises, les artistes)

C.K. : Bien que le format vidéo sera très prisé en 2017, il faut quand même segmenter les tendances par réseau :

 

J.W.M. : Pas mal de nouveaux filtres sur Snapchat au Cameroun cette année. Cela va-t-il s’intensifier en 2017 ? Comment cela se passe-t-il pour créer et soumettre un filtre pour sa ville ?

C.K. : Alors, ce n’est pas Snapchat qui crée ces filtres mais les utilisateurs. Tout le monde peut en créer à condition de respecter certaines règles comme les dimensions du filtre à soumettre, la transparence du filtre et plus important l’originalité de celui-ci. Snapchat vous répond généralement en 48 heures pour vous dire si oui ou non ils ont accepté le filtre.

Avec déjà 3 filtres activés à Yaoundé, je compte bien continuer à soumettre d’autres filtres avec l’appui de mon graphiste. Sinon les villes de Douala, Buea, Bafoussam, Limbe et Garoua en ont également.

Filtres Snapchat

J.W.M. : Et ce cher Facebook ? Que peut-on dire sur son évolution chez nous ? Toujours en hausse ?

C.K. : Malgré les rumeurs, Facebook reste bien numéro 1 au Cameroun et en Afrique. Tout le monde y trouve son compte, que ce soit en termes de contenu ou de business. C’est quasiment indispensable d’avoir un compte Facebook. On a plus que doublé notre population au Cameroun sur Facebook en un an (De 1,1 million à 2,5 millions). Et la conséquence immédiate de cette hausse de population est l’augmentation des PME camerounaises et africaines sur Facebook.

Ce réseau social aura toujours un œil sur notre quotidien car il nous fournit de plus en plus de fonctionnalités et applications indispensables. Le rachat de WhatsApp et l’implémentation des fonctionnalités Snapchat sont des preuves de la proximité que veut créer Facebook avec chacun d’entre nous.

J.W.M. : Des recommandations, conseils et astuces pour nos lecteurs ?

C.K. : Tout d’abord, je recommande vivement à chacun de vérifier ses paramètres de sécurité car on n’est pas à l’abri d’un piratage. Ensuite, il faut segmenter son contenu. Avec la multitude de contenus et des réseaux sociaux, il faut savoir où et comment poster ses publications pour atteindre efficacement une audience précise. Enfin, la possession d’un smartphone amélioré serait un plus car les applications se mettent à jour rapidement et du coup elles demandent plus de capacités de la part de l’appareil qui les héberge.

J.W.M. : Quelque chose d’autre à rajouter ?

C.K. : 3 choses :

Propos recueillis par C.V.F

Chedjou Kamdem

Chedjou Kamdem, 27 ans et Digital Manager en agence de communication digitale. Issu de la filière « Communication des Organisations » de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC), il a lancé en Novembre 2013 un blog nommé Histoires de CM sur le Community Management au Cameroun. Fort de ses 6 années d’expérience dans le Marketing Digital, il propose des formations sur le métier de Community Manager au Cameroun. Vous pouvez également le retrouver chaque samedi sur Vox Africa dans l’émission Actunet avec une rubrique nommée « Instant Digital »

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