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Chronique : Mon premier coup de tête…

Wanda People, c’est un passage obligatoire pour les Wanda Boyz. Se faire téter, se faire barrer, être éconduit par une jeune fille pour qui on éprouve des sentiments sincères. Ça fait mal jusqu’àààà ! Mais je ne suis pas sûr que votre douleur dépasse celle de Kamsu, le petit gars qui a voulu raconter sa première déception amoureuse. Asseyez-vous, on vous raconte tout ça.

C’était jour de remise de bulletin du troisième trimestre au Lycée de Nsam Efoulan, à Yaoundé III Wanda Peeps. Il faisait beau temps, il avait légèrement plu la veille, toute chose qui impliquait moins de poussière dans les rues. Les chaussures blanches de Kamsu pouvaient donc garder tout l’éclat qu’il avait eu du mal à leur faire retrouver, au moins jusqu’à son arrivée à l’établissement.

Elève en classe de quatrième, ce n’était pas les grandes vacances pointant à l’horizon qui excitaient le petit Bienvenu. Il sautillait, il souriait, oui mais ce n’était pas la raison de son joie affichée. Ce jour n’était pas comme les autres. Il allait avouer à la petite Njié qu’il l’aimait, du plus profond de son cœur, depuis qu’il l’avait vue en tenue de sport se battre contre la terre, tentant désespérément de réaliser une roulade avant.

Le coup de foudre avait été brutal, fatal… Il fallait dire que la longue tenue grise du Lycée que Njié arborait tout le temps cachait beaucoup de choses. Les cuisses partout Mama ! Kamsu avait vu les cuisses de Njie et son cœur avait valsé. Qui l’aurait cru ? Jamais personne dans la classe n’aurait pu imaginer qu’il se cachait derrière sa large tenue de Lycée un corps aussi impoli.

Depuis ce fameux jour donc, Kamsu s’était mis dans la tête de déclarer sa flamme à sa belle. Toute l’année scolaire était malheureusement passée sans qu’il ne trouve le courage de le faire. Il l’avait observé de loin, s’était imaginer l’étreindre, lui souffler des « je t’aime », et espérait enfin trouver un jour le courage de se lancer. Ce jour était arrivé !

Parvenu dans l’enceinte du Lycée, Kamsu sentit la pression monter. Il allait vraiment le faire, pour la première fois il allait devoir se montrer sincère. La cérémonie passa bien vite, trop vite même, ce qui accentua la boule au ventre du jeune garçon. Il avait vu sa promise. Elle portait la traditionnelle tenue de classe qui cachait les bonnes choses. Mais Kamsu n’était pas dupe. « On ne trompe pas l’œil qui a déjà vu ».

Son bulletin en main et la cérémonie définitivement terminée. Kamsu marcha d’un pas peu assuré vers Njié. Au milieu de la cour, elle discutait avec ses copines et ne s’attendait sûrement pas à ce qu’elle allait vivre…

-Bonjour Njié.

La go fit volte-face et tomba nez à nez avec le garçon désormais tout tremblant.

-Bonjour ! lui répondit-elle de façon très tranchée. C’était un « bonjour » sec. Trop sec pour présager quelque chose de bon.

-S’il te plait je peux te parler un peu deux minutes ?

-Ekiéé tu ne nous salues même pas, tu viens seulement tirer notre pote ? Mon ami il y a quoi ?

C’était une des potes de Njié, Owona, une go qui avait la longue bouche et qui aimait trop se mêler des affaires des autres.

-Noooh, c’est que je voulais dire un truc-là Njié. Excusez l’impolitesse hein, bonjour les filles, réagit Kamsu, non sans gêne.

-Aka laisse nous ça, on va te manger ? Accouche dit donc, on veut aussi entendre !

-Mais…

-Parle Kamsu je suis pressée, il y a quoi ? insista Njié, qui le mettait définitivement face au mur.

Kamsu voulait pisser sur lui, il n’avait pas prévu ça. Tout ce qu’il voulait, c’était avouer ses sentiments à sa chère et tendre, vivre son amour au grand jour, être heureux auprès de Njié. Mais la situation se compliquait. Face à lui se tenait quatre filles prêtes à aspirer son âme, du moins, c’était ainsi qu’il le ressentait. Sa tête lui criait de partir, son cœur lui hurlait de rester. Il allait alors écouter qui ? Perdu entre cœur et raison, Kamsu finit par faire un choix qu’aujourd’hui encore, il regrette amèrement.

-C’est comme si je t’aime Njié

-HEINN ! s’exclamèrent en cœur toutes les jeunes filles.

-Vrai vrai…

-Eh ah, Le courage de ça !

Les go se mirent à rire… même Njié. Kamsu pouvait mourir.

-Il ne faut pas souvent blaguer mal comme ça hein, Kamsu. Vous les garçons de la classe vous pensez que comme on montre les dents avec vous là on peut manger dans le même plat ? Je suis ton égal ?

-Ekié Njié est-ce que…

-Mouf va là-bas ! Il faut te méfier hein, ne blague plus jamais mal comme ça, tu as compris.

Le cœur de Kamsu gonflait. Les filles à côtés « lapaient ». Les gens tout autour s’agglutinaient. Sa déclaration d’amour virait au cauchemar.

-Mince Njié est-ce que tu as alors besoin de me manquer le respect comme ça ? lui demanda-t-il à bout de nerf.

-Quel respect ? Toi tu m’as respectée quand ? Laid type !

Le sang de Kamsu fit un quart de tour.

-MOUF ! MOUF MÊME HEIN, tu as compris ? Tu crois que c’est parce que tu as les cuisses jaunes que tu vas me parler comme ça ?

La foule était en émoi.

-C’est à moi que tu parles comme ça Kamsu ?

-Oui c’est à toi, sapak ! Vois moi l’autre, avec ses copines qui ont les « mon vieux » !

EKIIIEEEEEHHH, hurla la foule en délire. La situation avait complètement dégénéré. Le cœur de Kamsu saignait. Sa fierté d’homme avait repris le dessus sur ses sentiments. Mais à l’heure-là il s’en foutait. Au moins avait-il déjà lavé son honneur.

Il quitta les lieux après une énième injure lancée à la fille de ses rêves. Conscient que son désir de la faire sienne était à jeter aux oubliettes.

C.B.

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