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Portrait : Qui était Kimpa Vita, étoile révolutionnaire et « Jeanne d’Arc du Kongo » ?

Kimpa Vita encore connue sous l’appellation de « Jeanne d’Arc du Kongo » et mère de la révolution Africaine, est un personnage phare de l’histoire du continent. Sa posture de femme forte à une époque de l’histoire où l’homme jouait encore totalement le rôle de mâle dominant en fait une figure incontournable. Voici son portrait.

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Toute histoire a son lot de bonheur et de souffrance. Malheureusement celle des héros se termine le plus souvent de manière tragique, particulièrement ceux du continent Africain.

Le Kongo de cette époque recouvrait un large territoire qui comprenait les Congo actuels, le Gabon et l’Angola. Les colons arrivent dans la zone au 15ème siècle. Et vers 1591, les missionnaires portugais et capucins présents sur les lieux, propagent la religion chrétienne dans le royaume. L’histoire de Kimpa Vita est connue de source orale grâce aux églises qui sont nées des siecles après sa mort dont celle de Simon Kibangu, Diaguenda Kuntima, Simon Mpadi, Simao Tokaio, toutes revendiquant la restauration du Royaume Kongo.

C’est en 1704 que Nsimba Margueritte Béatrice ou Dona Beatriz de son nom portugais, alors âgée de 20 ans, prit le nom de Kimpa Vita qui signifie « instrument de guerre ». L’histoire raconte que cette décision est intervenue après que Kimpa Vita a vu apparaître dans une vision et sous les trais d’un noir, un chrétien vénéré des colons et connu sous le nom de Saint Antoine. Ce dernier va lui ordonner de retrouver Pedro IV, l’actuel roi du Kongo qui avait déserté le royaume, et de le ramener à Mbanza Kongo la capitale (appelée São Salvador par les Portugais), afin d’unifier le royaume qui souffre de divisions internes.

Kimpa Vita annonça à sa famille que Dieu lui avait donné la mission de prêcher la vraie religion des Ne-kongo. Elle va prendre l’habitude d’effectuer des retraites spirituelles ou « Manenga » dans la nature, et commencera à prêcher sur le mont Kibangu, la montagne sacrée. Avec le temps, elle rassemblera plusieurs fidèles avec qui elle aura des séances de prières dans une grotte devenue désormais le lieu de rassemblement. Il est dit que pendant ces séances, des manifestations d’une puissance supérieure étaient palpables.

Fort de son influence, la prophétesse ira jusqu’à se présenter en personne au palais du Roi Pedro IV pour lui demander de se joindre à elle afin de prier le « vrai Jésus » et restaurer le royaume alors saccagé par la guerre. Kimpa Vita leur disait :

« Nous aussi nous avons des saints au Kongo. Les Blancs ont blanchi Dieu pour  leur profit mais un nouveau royaume va naître et il faudra reconstruire la ville, relever les maisons »

Avec le début de la traite négrière et l’établissement d’un rapport maître-esclave entre les colons blancs et les populations noires, l’influence de Kimpa s’est accrue car cela montrait les vices cachés des soi-disant chrétiens qu’étaient les portugais. C’est ainsi qu’elle fonde le culte « antoiniste », qui appelle à lutter contre l’emprise portugaise. Beaucoup se rallieront à sa cause. Et dans le souci d’obtenir leur indépendance, les fidèles de Kimpa Vita se formeront également à l’art du combat.

Devant la menace grandissante, les portugais avec l’aide du Roi Pedro IV, convoqueront un conseil royal sous la présidence du juge Dom Bernado, assisté du secrétaire royal Miguel De Castro et prononceront la sentence de mort contre Kimpa Vita pour hérésie, crime de nature religieuse et mensonges, après un procès  monté de toute pièce par les capucins. Elle  fut conduite sur un grand bûcher et exécutée le 2 juillet 1706.

M.E.

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