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15 références culturelles africaines dans « Black is King »

Le 31 juillet, Beyoncé a sorti son album visuel très attendu Black Is King. Le film de 85 minutes a présenté l’excellence noire dans toute sa splendeur en mettant en valeur la culture africaine. Le projet qui met en vedette une foule de créatifs majoritairement noirs, a été dirigé par Queen B aux côtés de Jenn Nkiru, Kwasi Fordjour, Emmanuel Adjei, Blitz Bazawule, Ibra Ake, Jake Navam, Pierre Debusschere et Dikayl Rimmasch. Black is King est imbibé de multiples représentations interculturelles africaines, au niveau de l’art, des symboles, de la religion et de la mode. La Wanda Team vous en propose quelques-unes.

Le Gele du Nigéria

Tout au long de l’album visuel, Beyoncé enfile divers head wraps ou Gele dans la langue yoruba du sud-ouest du Nigeria. Les bandages de tête sont utilisés dans de nombreuses cultures africaines, bien qu’avec des noms différents. Des styles élaborés de Gele sont portés pour les cérémonies et les occasions spéciales, comme les mariages. Ils sont fabriqués à partir de divers tissus, y compris ceux d’Autriche et de Suisse qui sont suffisamment rigides pour être moulés dans des formes spécifiques, et le traditionnel aso-eke, un tissu tissé à la main, fabriqué en Afrique de l’Ouest.

L’église éthiopienne de Tewahedo

Référence en est faite dans le clip de « Bigger ». Un prêtre y apparait sur un rivage en brandissant un encensoir (brûleur d’encens enchaîné). Cette outil est utilisé dans de nombreuses églises chrétiennes traditionnelles et remontent au judaïsme du Second Temple. L’encensoir et la tenue montrés dans le film ressemblent fortement à ceux utilisés par les prêtres de l’église éthiopienne de Tewahedo, considérée comme la deuxième plus ancienne église chrétienne précoloniale au monde.

Masques Kanaga des Dongos du Mali

Dans le film, on retrouve également des individus portant le masque Kanaga des sociétés masquées Awa. Ils se trouvent parmi les Dogons du Mali et utilisent le masque pendant le dama – une danse rituelle pour propulser les esprits de la personne récemment décédée dans l’au-delà. Les Awa pensent que la mort cause le chaos. À la fin de la cérémonie, les esprits passeront de la violence à l’amour et protégeront leurs descendants. Les Dogon sont spécifiquement connus pour leur système de croyance qui tournait autour du respect de la nature, de leur divinité jumelle androgyne Nommo et de leur haute valeur des corps célestes.

Les femmes Himba d’Afrique du Sud

Dans Black is King, L’Homme Vert retrouve la Femme Rouge, qui s’inspire des femmes Himba de Namibie et d’Angola. Leur ton rougeâtre est fait d’otjize, une combinaison de matière grasse et d’argile qui nettoie et protège la peau pendant les périodes de pénurie d’eau.

Divinités de l’eau – Maferefun Yemaya

Beyoncé rend hommage à la divinité des femmes que l’on retrouve dans les religions traditionnelles africaines et à leur pouvoir de préserver ce qui a été détruit par l’eurocentrisme patriarcal : Maferefun Yemaya. L’océan a toujours été un centre de vie pour les noirs. Avant la traite transatlantique des esclaves, les inondations et l’interdiction de nager, l’eau était notre vie et notre amour.

Femmes noires, déesses de la fertilité

Beyoncé rend hommage au pouvoir de fertilité de la femme, à la vie qui vit à l’intérieur d’elles et à celle qu’elles donnent à tout le monde. Des déesses de la créativité et aux déesses de la fertilité, les femmes noires sont l’incarnation de la vie.

Mascarades Ouest Africaines

La robe de la chanteuse sud-africaine Busiswa dans le morceau visuel de «My Power» – avec ses couches et ses pompons flamboyants et brillants – est un clin d’œil à la tradition ouest-africaine des mascarades. Des fêtes de la récolte aux rites de passage, la tradition de porter des costumes élaborés de la tête aux pieds, accompagnés de masques, n’est toutefois pas reléguée aux seuls pays d’Afrique de l’Ouest : les cultures d’Afrique centrale et d’autres pays, comme Haïti, y participent également.

Nageurs synchronisés jamaïcains

Il n’y a pas beaucoup de Noirs impliqués dans le monde de la nage synchronisée de compétition, alors quand Beyoncé a choisi de mettre en lumière un groupe de Jamaïcains dans le sport, elle a célébré les sous-représentés ainsi que l’extraordinaire.

Coiffure Mangbetu du Congo

Les Mangbetu sont une population d’Afrique centrale vivant au nord-est de la République démocratique du Congo. Dans « Black is King », différentes coiffures de la diaspora africaine sont montrées dans toute leur flamboyance. L’élongation du crâne du Mangbetu en fait partie. La beauté noire a toujours été riche en variété et en créativité.

Peinture du peuple Ndebele d’Afrique du Sud

La vidéo accompagnant le morceau «Keys to the Kingdom» est centrée sur le mariage entre Simba et Nala de «The Lion King» et dépeint la tradition de la peinture de maison telle qu’elle est pratiquée par le peuple Ndebele d’Afrique du Sud. L’art du Ndebele sud-africain a été largement popularisé par des artistes comme Esther Mahlangu.

Bijoux et coiffures du peuple Maasai

Nala (qui est interprétée par l’artiste sud-africaine Nandi Madida) est préparée par ses demoiselles d’honneur alors qu’elles portent des bijoux et des coiffures inspirées des Maasai d’Afrique de l’Est.

Le tissu Bogolan du Mali

Le clip de « Otherside » sert de récit à l’histoire biblique de Moïse. Dans cette version, sa mère le jette dans l’océan dans un panier pour protéger l’enfant de la tempête de sable qui approche. Dans la version originale du récit cependant, elle le protégeait contre le meurtre. Dans la vidéo, Beyoncé porte le Bògòlanfin ou Bogolan du Mali et d’autres tissus venus de pays d’Afrique du nord tels que les Nubiens du Soudan et de l’Égypte, représentation typique des Hébreux anciens.

L’actrice sud-africaine Mary Kuksie Twala-Mhlongo

La légendaire actrice sud-africaine Mary Kuksie Twala-Mhlongo, dépeint un aîné à qui Simba présente son fétiche (nkisi comme l’appelle le BaKongo du Zaïre) pour prouver qu’il est prêt pour son héritage. Mary est décédée le 4 juillet.

Peinture corporelle

L’art de la peinture corporelle remonte à l’aube de l’humanité, elle est l’une des premières formes d’expression artistique utilisée par nos ancêtres africains. L’utilisation de la peinture corporelle est également faite lors de cérémonie initiatique. Beyoncé y fait référence dans cette scène.

L’Alusi Ikenga des Igbo

Le taureau Apis était une image divine populaire de la fertilité en 3000 avant JC en Egypte. Dans la religion traditionnelle Igbo Odinani, les adeptes adorent l’alusi Ikenga: une représentation de la détermination, avec deux cornes pour représenter la volonté de soi. Black Is King est une véritable ode au peuple noir. Félicitons Beyoncé pour le travail titanesque abattu pour lui rendre hommage.

C.B.

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