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Daphne, Mr Leo, Duc-Z… font front commun contre la loi régissant les associations artistiques et culturelles

Wanda People, les artistes camerounais sont bien décidés à se faire entendre. Alors que l’Assemblée Nationale a adopté récemment une loi qu’ils jugent polémique, ils ont donné de la voix afin que leurs intérêts soient préservés.

Les artistes en ont perdu le sommeil.Le 20 juillet 2020, l’Assemblé Nationale a adopté, la loi 2020/011 régissant les associations artistiques et culturelles au Cameroun. Cette loi extrait les associations artistiques et culturelles des dispositions de l’article 5 alinéa 3 de la loi du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association, et soumet leur gestion à des textes particuliers.

Selon le ministère des Arts et de la Culture, cette nouvelle loi contribuera « à structurer le mouvement artistique et culturel du pays à travers la création de véritables entreprises culturelles et partant, à professionnaliser ce secteur potentiellement pourvoyeur d’emplois et de richesses ». Une intention louable au départ Wanda Peeps, sauf que plusieurs problèmes se posent, et les artistes camerounais ont tôt fait de les soulever.

En effet, concernant cette nouvelle loi, les artistes se plaignent du degré d’intervention à outrance du Ministre en charge de la Culture dans la vie des associations culturelles, la caducité du régime de déclaration et de l’autorisation des associations à objet culturel, et le régime de sanctions trop sévères et pour des motifs qui en eux-mêmes posent déjà un problème quant à leur justesse.

Il faut dire qu’en vertu de la loi 2020/011, toute association nationale ou étrangère qui souhaite accéder au statut d’association culturelle et artistique doit au préalable obtenir un agrément du ministre en charge de la Culture. Les simples déclarations et autorisations ne suffisent donc plus. Pour accéder au statut d’association artistique et culturelle, les associations déclarées et autorisées doivent obtenir un agrément délivré par le Ministre chargé de la culture.

De plus, le Ministre chargé de la culture peut suspendre l’agrément pour plusieurs raisons à  l’instar de la « participation à des manifestations à caractère politique », prévue à l’article 43(1) tiret 3.

Outre cela, les artistes se sont plaints de ne pas avoir été consultés, alors que l’élaboration de lois d’un secteur aussi sensible doit être l’œuvre des professionnels en la matière. Bien décidé à se faire entendre, les acteurs de la musique urbaine camerounaise, menés par Daphne, Mr. Leo, Duc-Z, Dynastie le Tigre, Wax Dey, entre autres, se sont entretenus le 12 août dernier avec SE Bidoung Pkwatt, Ministre des Arts et de la Culture.

Rapport de cette réunion a été donné par les différents artistes présents sur place. Il en ressort que divers reproches et propositions ont été faits en vue d’améliorer la loi 2020/011, et que les artistes ont adressé une lettre à cet effet au Président Paul Biya.

La Wanda Team vous laisse apprécier le rapport plus bas. Dites-nous ce que vous en pensez.

C.B.

« Le mercredi 12 août 2020, les artistes et acteurs de la musique urbaine ont été reçus par le ministre des Arts et de la Culture, SE Bidoung Pkwatt pour faire part de leurs réactions à la nouvelle loi sur les associations artistiques et culturelles.

Les artistes ont exprimé leur gratitude au gouvernement pour l’effort gracieux mis dans la formulation et l’assistance de la loi, d’autant plus qu’il n’y avait actuellement aucun instrument dédié réglementant ce secteur important – mais ils ont également noté qu’il y a des domaines à améliorer qui doivent être traités de toute urgence.

Parmi les questions soulevées lors de l’échange :

1. Il n’y a pas eu de consultations appropriées avec les artistes plus jeunes pendant l’élaboration du projet de loi

2. Des précisions supplémentaires sont nécessaires sur certaines dispositions de la loi, telles que celle exigeant que les artistes soient agréés avant d’entreprendre un voyage international pour des spectacles, sachant que si tel était le cas, cela aura un impact négatif sur la carrière de nombreux artistes qui dépendent des expositions internationales fréquentes, souvent à court terme.

3. Placer les jeunes au centre de l’application de la nouvelle loi, afin qu’ils déclarent pouvoir utiliser leur dynamisme, leur énergie et leur savoir-faire dans la nouvelle économie numérique, pour faire avancer l’industrie de manière à protéger les intérêts de l’ancienne génération de légendes et jette les bases des artistes à venir.

Outre cela, d’autres questions importantes ont été soulevées par les parties prenantes comme des questions nécessitant une attention urgente afin d’améliorer le statut financier de l’industrie :

1. La mise en œuvre diligente de la loi de 2003 qui dicte un quota de 60% de contenu local dans tous les médias au Cameroun, et une nouvelle imposition d’un quota d’au moins 80% de contenu local dans tous les médias au Cameroun, conformément à l’exemple des grandes industries qui ont utilisé ce système de quotas de 80% pour faire croître leurs industries de manière exponentielle et contribuer grandement au PIB national;

2. La rémunération financière des artistes locaux est très faible par rapport à la rémunération perçue par les artistes étrangers pour des performances au Cameroun. Les artistes locaux ont pourtant déployé beaucoup d’efforts pour développer le secteur du spectacle et méritent pour cela un meilleur traitement.

3. Enfin, la reconnaissance obligatoire des musiciens locaux par les personnes morales pour les accords de promotion et les spectacles – en termes simples, en utilisant et en rémunérant correctement les icônes camerounaises pour commercialiser des produits au Cameroun, par opposition à l’utilisation de visages étrangers et à l’envoi de notre argent à l’étranger. En outre, la garantie de la responsabilité sociale des entreprises est mise en œuvre pour améliorer le secteur de la musique.

Les artistes ont présenté une lettre signée adressée au Président de la République, S.E le Président Paul Biya, contenant ces questions. Ils ont également décidé en interne de poursuivre le processus de consultation avec le ministère, en veillant à ce que davantage d’artistes et d’intervenants soient invités à se joindre au processus, qui aboutira à la soumission au ministre des Arts et de la Culture d’une proposition plus détaillée pour les textes d’application et à l’amélioration la loi.

Artistes et parties prenante présents à l’audience :

Mr Leo, Magasco, Dynastie le Tigre, Duc Z, Chi Chi Ladislav, Daphné, Cire Dey, Dj Bilick, Perle Louma.

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