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Le Mbolé, le rythme musical qui fait danser le Cameroun

Le Cameroun regorge de différents styles de musique dont les mélomanes raffolent. Mais aujourd’hui, un tout autre style musical s’impose de plus en plus dans l’univers de la chanson 237. Un rythme qui existe depuis des années mais qui pourtant se popularise de nos jours de par l’originalité de leurs porte-étendards : Le Mbolé !

Né il y a 20 ans dans les bidonvilles de Yaoundé, le Mbolé est à l’origine un rythme musical qui se danse lors des veillées funèbres afin d’animer la soirée. Marqué par la faculté de ses pratiquants à improviser autant leurs pas de danses et que les instruments de musique dont ils se servent pour battre le rythme, le Mbolé rassemble et donne la joie au cœur dans les moments de tristesse. Interviewé par Culture Ebène, DJ Lexus a pu ainsi dire :

« Le Mbolé c’est la musique du kwatta (quartier, NDLR), la musique des veillées comme on le dit généralement. Le Mbolè, c’est la musique qui regroupe toutes les autres musiques, lorsqu’il y a un décès au quartier, vous allez voir des jeunes qui descendent avec le Djembé à la veillée en interprétant tout genre de musique, en faisant des parodies et en interprétant aussi leurs propres compositions. C’est cette musique qui anime les veillées (…) que moi j’ai décidé de révolutionner. »

Et en parlant de révolution, celle-ci s’est faite progressivement. Le Mbolé c’est en effet l’histoire de plusieurs hommes qui l’ont façonné et redynamisé à travers le temps : Phill Massingan, Bertrand Loïc, Aristide Paco, pères fondateurs du style, ont vu des jeunes tels que Petit Malo, Petit Virus, Crazy Mix ou encore Petit Bozard, le transporter en studio.

Avec des paroles de chansons évoquant généralement la drogue et la vie des quartiers difficiles, le Mbolé trouve un public et séduit une branche de la jeunesse. Ses promoteurs y trouvent également le moyen de vulgariser le « Fran-cam-glais » (l’argot camerounais) qui est pour eux une sorte d’identité. Des titres comme « Le Yamo » de Petit Malo ou encore « Détecteur de Gué » de Petit Bozard, deviennent rapidement des tubes à leur manière, et les Mboleyeurs rivalisent avec les grandes stars de la musique.

Décrié au début de par le fait qu’il semblait et semble toujours promouvoir la délinquance juvénile, le Mbolé est aujourd’hui dansé dans tous les recoins du Cameroun. Des people à l’instar du Lion Indomptable Oyongo Bitolo, contribuent à sa vulgarisation. Il a d’ailleurs créé un groupe de danse baptisée « la bibizaine », constituée essentiellement des jeunes issus des bidonvilles.

Après avoir conquis le Mboa, les portes drapeaux du Mbolé, menés par Les Médecins de Médeline, Joël La Fleur et autre Petit Bozard, entendent bien conquérir le monde. Toute chose qui fait dire à ce dernier que dans les 10 prochaines années, « le Mbolè aura détrôné le coupé-décalé ».

Qu’en pensez-vous Wanda Peeps ?

C.B.

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