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De chanteur de reggae à candidat à la présidentielle ougandaise, qui est Bobi Wine ?

Sa trajectoire n’est pas des plus communes. Ancienne star du reggae, Bobi Wine est aujourd’hui un fin politicien, candidat à la présidentielle ougandaise. Zoom sur cet homme au Wandayant parcours.

S’il y a dix ans on avait dit aux Ougandais que le chanteur de raggamuffin, Bobi Wine, serait en passe de devenir un jour Président de leur pays, ils ne l’auraient sans doute pas cru. Il faut dire que Robert Kyagulanyi de son vrai nom, a détonné par le passé de par ses dreadlocks et ses larges lunettes noires, lui qui s’affichait volontiers entouré de jeunes femmes aux corps dodus dans ses clips ou conduisant son 4X4 Cadillac immatriculé « Ghetto », un joint glissé au coin des lèvres.

Né le 12 février 1982 à l’hôpital de Nkozi, où sa défunte mère travaillait, il a grandi dans le bidonville Kamwookya, situé au nord-est de Kampala, la capitale de l’Ouganda. Sa carrière musicale débute dans les années 2000, quand il prend le nom de scène Bobi Wine, et sort ses premiers singles « Akagoma », « Funtula » et « Sunda » (avec Ziggy D), lui ont valu le succès sur la scène musicale d’Afrique de l’Est. Surfant entre reggae, dancehall et afrobeat, il a également été le leader du groupe Fire Base Crew jusqu’à sa dissolution, avant de commencer un nouveau groupe.

Mais Bobi Wine n’a pas qu’une seule casquette. Acteur de cinéma également, il a joué principalement dans des films ougandais locaux, dont le film Situka, en 2015, où il a interprété le rôle principal du film.

En avril 2017, Bobi Wine annonce sa candidature lors des élections législatives dans la circonscription de Kyadondo Est. Sa campagne, caractérisée par le porte-à-porte, attire l’attention à la fois des ougandais et des étrangers. Il remporte finalement l’élection avec une large victoire en battant deux candidats puissants. Devenu député, il se bat contre l’instauration d’une taxe sur les réseaux sociaux, perçue comme injuste et visant à limiter la liberté d’expression.

En 2018, alors qu’il a acquis une renommée internationale, Bobi Wine se présente aux élections présidentielles ougandaises et défend les droits des plus pauvres à travers son programme politique qui s’oppose directement au régime en place du président Yoweri Museveni.

Maintes fois arrêté et assigné à résidence depuis lors et parfois « torturé », l’ex-chanteur voit le régime se déchaîner contre lui et son entourage mais ses ambitions restent intactes :

« Nous faisons tomber un dictateur (#WeAreRemovingADictator)« , martèle le candidat de la Plateforme d’unité nationale (NUP), son mouvement, sur les réseaux sociaux.

À 38 ans, l’ancienne star de reggae qui a adopté le béret rouge et le poing levé des révolutionnaires, apparaît aujourd’hui comme le principal adversaire du président sortant Yoweri Museveni, 76 ans, guérillero arrivé au pouvoir en 1986. Mais sa capacité à remporter la présidentielle laisse encore à ce jour les analystes sceptiques, dans un pays où les zones rurales et certaines composantes de la société comme l’armée, restent majoritairement acquises au président, dont le parti est hégémonique.

Wanda Peeps, souhaitons toutefois bon courage à Bobi Wine dont on salue une fois encore la trajectoire.

C.B.

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