Interview : Constantin Noumbissi, Designer – Cameroun

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C’est avec plaisir que Je Wanda Magazine vous fait découvrir ce designer camerounais Constantin Noumbissi, un jeune homme plein d’ambition, de talent et de rêves. 

Bonjour Noumbissi, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? 

Salut, je m’appelle Noumbissi Constantin, j’ai 26 ans. Designer, je développe depuis peu mes propres produits sous l’enseigne Noumbissi Design.

Pourquoi avoir créé la marque  Noumbissi Design, et que proposez-vous ?

Disons qu’à la fin de mes études, j’aurais voulu travailler pour une entreprise africaine et développer des objets répondant aux besoins des populations locales, mais ces entreprises sont encore rares sur ce continent qui manque d’infrastructures industrielles. Du coup, en attendant je créé mes propres produits qui peuvent aller de la décoration à l’objet électronique. Je conçois, j’expérimente et je m’amuse beaucoup.

Où trouves-tu ton inspiration ?

Comme j’aime le rappeler, je suis né au Cameroun, j’ai grandis en France et j’ai une affection particulière pour le Japon. Ces trois cultures m’influencent beaucoup et j’essaie de mettre en évidence leurs différences et leurs similitudes dans mon travail.

Vos modèles sont entièrement dessinés à Yaoundé, pourquoi cette volonté ?

Disons qu’il y a tellement de choses à y bâtir qu’en général, je n’ai pas besoin de chercher longtemps pour avoir des idées. C’est aussi un bon moyen de me rendre compte de la réalité locale et des contraintes de production qui y restent artisanales voir semi-artisanales. Avec toutes ces choses en tête, je peux ensuite développer mes concepts n’importe où sans qu’ils ne perdent en authenticité.

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Parle-nous des matériaux que tu utilises pour tes œuvres, comment fais-tu pour t’en procurer et quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Principalement le bois, pour plusieurs raisons : C’est un matériau noble qui n’a plus vraiment de secrets, donc beaucoup d’artisans peuvent et savent le travailler. De plus c’est un matériau abondant et donc peu cher au Cameroun. Enfin, on peut le qualifier d’écologique, bien que je ne puisse garantir l’aspect durable de son exploitation.

Le souci que j’ai pu rencontrer à lancer un chaîne de production au Cameroun se trouve au niveau de la qualité perçue qui varie beaucoup trop d’un produit à l’autre. Il est donc capital de trouver des artisans perfectionnistes et passionnés.

Que penses- tu de l’art camerounais (africain dans son ensemble) ? Comment développer ce domaine sur notre continent ? 

Noumbissi est le nom de ma mère. D’ailleurs si un Camerounais entend ça, il vous dira que c’est un nom Bamiléké. Ils sont avec les Bamouns, les ethnies qui manifestent le plus leur culture au Cameroun. Paradoxalement, je ne maîtrise pas du tout leur art qui est pourtant mondialement reconnu.  Je connais vraiment trop peu le sujet pour apporter une critique constructive, mais on ne peut pas dire que l’art au Cameroun soit dans une situation critique. Des choses se font comme le Salon International de l’artisanat du Cameroun qui a lieu en ce moment même. Nombreux sont ceux qui se battent pour faire émerger et rayonner l’art, l’artisanat et le design au Cameroun, mais ça prend du temps, beaucoup de temps.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Ma structure étant relativement jeune, j’ai énormément à faire pour la développer et la pérenniser. Dans l’immédiat, je me concentre sur la commercialisation des statuettes Aku • Ako inspirées des poupées de fertilité Ashanti. En parallèle, je travail actuellement sur « Dream High » un projet à caractère éducatif pour les enfants du Cameroun.

Peux tu nous en dire plus sur le Dream High Project ?

Il s’agit d’offrir aux jeunes résidents de SOS Village d’enfant de Mbalmayo des ateliers d’initiation aux arts plastique qui, je l’espère, leur ouvriront de nouvelles perspectives et un autre regard sur le monde qui les entoure. L’objectif n’étant pas d’en faire des artistes évidement, mais de susciter leur créativité et les encourager à se projeter dans l’avenir. Les disciplines créatives sont peu valorisées au Cameroun et négligées dans le système éducatif malgré le fait qu’elles soient si importantes dans le développement personnel de chaque enfant. Le projet débutera au mois d’Avril et je pense qu’on va tous bien s’amuser ! Il vous est d’ailleurs possible de nous soutenir ICI.

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Quels sont les designers qui t’ont poussé à te lancer dans ce métier ? 

Pour être honnête, j’ai découvert le design un peu par hasard et ai intégré une école sans vraiment savoir de quoi il s’agissait, du coup mes références étaient très pauvres. Nombreux sont les designers que j’admire aujourd’hui : le collectif 5.5 designers en France, le grand Kenji Ekuan et l’agence Nendo du coté du Japon, ou encore Serges Mouangue et Jules Wokam originaires du Cameroun.

Qu’est ce qui te Wanda le plus dans ton métier?

Haha. Il y a beaucoup d’aspects Wandayants dans le design. J’avoue éviter de m’étendre sur le sujet devant les tontons et tantines au pays qui ne maîtriseraient pas l’utilité de la discipline et qui pourraient, si jamais je devenais trop bavard, me lancer un méchant : « Mais je demande hein, toi tu vas même ou avec tes histoires de design là ? Pardon, il faut laisser ça en mbeng ! »

Un dernier mot ?

Merci de m’avoir accordé votre temps, j’espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec mes histoires. J’espère aussi avoir suscité l’intérêt des lecteurs et si c’est le cas, je vous donne tous rendez-vous su notre site internet pour en savoir plus.

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