Interview : Hiram Samuel Iyodi, Président de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.) – Suite

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Le 15 février dernier à Douala (Cameroun) avait lieu le lancement officiel de l’association Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.). Une initiative de jeunes camerounais qui prouve que ces derniers se préoccupent mais surtout se mobilisent pour l’avenir de leur cher pays. Nous sommes allés à la rencontre de leur Président, Hiram Samuel IYODI, un jeune homme brillant déjà auteur d’un ouvrage et qui partage avec nous les objectifs de son organisation, les actions mises en place et ses motivations en tant qu’individu. Après avoir répondu à une première série de questions, voici la suite et fin de l’interview accordée à Je Wanda Magazine.

J.W.M. : La SJC est représentée dans d’autres pays tels que la France ou le Canada. Comment se passe la mise en commun de leurs idées et contributions avec vous ?

H.S.I. : La Synergie de la Jeunesse Camerounaise est une structure unique qui a opté pour une gestion décentralisée de ses équipes et projets. Nous sommes en effet représentés au Cameroun, en France, au Canada, aux États-Unis et en Angleterre. Les membres sont repartis au sein des trois comités que sont : le sociocommunautaire – l’entrepreneuriat jeunesse – l’engagement citoyen. Pour le compte de l’exercice 2014, chaque comité assure la gestion de deux projets. Pour chacun de nos 6 principaux projets, nous avons donc un responsable local et un responsable diaspora qui s’organisent à faire travailler leurs équipes de concert.

Nous tenons une réunion du bureau exécutif chaque mois (responsables locaux & diaspora) et une assemblée générale trimestrielle avec l’ensemble des membres de l’association. Avec l’évolution des TIC ces dernières années, Facebook, Skype et Google Hangout nous permettent d’assurer une coordination efficace de nos actions.

J.W.M. : Vous avez parlé de décentralisation de l’activité, pour une réflexion locale entre jeunes sur les réalités de leur région d’origine ? Comment se passe la mise en commun des rapports d’activités dans chacune des régions du pays ?

H.S.I. : En effet, nous postulons que les jeunes de notre pays ne ploient pas tous sous les mêmes difficultés. En cela, il convient de laisser chaque région autonome quant à la réalisation de ses problématiques. Si la stratégie elle, demeure nationale et principalement axée sur les domaines économiques et socioculturels, les projets mis en œuvre dans les régions doivent être adaptés aux spécificités locales.
La SJC prévoit en ses statuts, la subdivision de sa stratégie nationale en 4 représentations régionales :

Centre/Sud/Est
Littoral/Sud-Ouest
Ouest/Nord-Ouest
Adamaoua/Nord/Extrême-Nord

Toutefois, pour des besoins d’optimisation des actions entreprises, lesdites représentations ne seront effectives qu’à partir de l’exercice 2016, avec la croissance de nos réseaux de membres et de partenaires. Les actions demeurent pour le moment centralisées au niveau du bureau exécutif national.

[youtube]http://youtu.be/NTCnQAjYs0Y[/youtube]

J.W.M. : Beaucoup de personnalités vous soutiennent dans votre initiative ; on a pu le constater à travers les témoignages dans votre carnet. Qu’est-ce qui selon vous rend votre initiative particulière au point de les convaincre de se joindre à vous ?

H.S.I. : Deux aspects me semblent distinguer notre démarche de celles de nombreuses organisations de jeunes.

En premier lieu, nous avons vision claire et précise de ce que nous souhaitons faire et de comment nous voulons entreprendre. L’essentiel de cette vision est consignée dans notre carnet. Nous avons pris le soin, depuis bientôt un an, de rencontrer plusieurs personnalités (organismes gouvernementaux, groupements patronaux, société civile, organisations civiques et politiques, partenaires au développement) pour leur expliquer la vision qui sous-tend notre démarche. Nous avons et nous continuons de recevoir de nombreux conseils de leur part, ce qui nous permet de nous améliorer substantiellement au quotidien.

synergie-jeunesse-camerounaise-jewandaDeuxio, nous faisons la différence par notre souci de fédérer : de mutualiser. La plupart des organisations de jeunes s’identifient à une personne : le porteur ou l’initiateur du projet. La Synergie de la Jeunesse Camerounaise est née de la volonté d’une vingtaine de jeunes de faire ensemble, et surtout d’associer toutes les composantes sociales, ethniques et religieuses à l’accomplissement de ce rêve commun : former des patriotes, bâtisseurs d’une nation camerounaise fière et prospère.

La diversité d’origine et de compétences de nos membres est sans aucun doute l’un des aspects majeurs qui nous a procuré la sympathie des personnalités qui interviennent dans notre carnet ; mais aussi des nombreuses autres qui nous accompagnent au quotidien.
Je saisis l’occasion qui m’est offerte pour remercier une fois de plus, à travers vos colonnes : nos membres, nos partenaires, nos sponsors et l’ensemble de nos sympathisants et même ceux qui ne sont pas en accord notre démarche aujourd’hui. Leur opposition nous pousse à entreprendre pour les convaincre que notre voix peut être la bonne. La bonne pour édifier un « demain » collectif viable.

J.W.M. : La SJC met le jeune au cœur de son action, ce qui rejoint la politique gouvernementale. Quel rôle joueront les autorités en place dans la réalisation des projets que vous avez détaillés dans le Carnet ?

H.S.I. : Le Cameroun est constitué à plus de 70% des moins de 35 ans. Cette importante tranche de la population fait face à des problématiques particulières. L’émergence économique, qui ne saurait être sans l’émergence des populations, est de ce fait déterminée par la « condition du jeune ». Il devient dès lors inconcevable de penser et mettre en œuvre des programmes de développement sans tenir compte du quotidien du jeune.

A travers notre carnet, nous nous faisons chantre de la pensée libérale et nous opposons donc de fait à la conception de l’état paternaliste. Nous mettons les compétences et la volonté du jeune au centre de la résolution de ses problèmes ; l’état intervenant surtout comme soutien. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas voulu donné de rôle primordial à l’état dans la formulation de nos projets, au risque de sombrer dans le piège de la revendication improductive qui finit tôt ou tard par inhiber la capacité de penser et d’agir de la jeunesse.

Toutefois, l’un de nos projets majeurs requiert la pleine-participation de l’Etat. Il s’agit du FONDS CAMEROUNAIS JEUNESSE & ENTREPRENEURIAT. Ce projet qui ambitionne de contribuer de façon pragmatique à l’insertion socioéconomique des jeunes, par le projet, l’innovation et le souci de la communauté, doit idéalement être financé à 100% par le budget de l’état. Nous présenterons, courant 2015, une organisation précise dudit fonds institutionnalisé, avec tous les services et départements internes, les procédures de fonctionnement, la liste des partenaires nécessaires, le mode de désignation de ses instances dirigeantes …

[youtube]http://youtu.be/9qn7yFEyvyU[/youtube]

J.W.M. : Vous dites être ouverts aux jeunes entre 15 et 35 ans. Mais concrètement, quelle procédure faut-il suivre pour s’inscrire officiellement à la SJC ?

H.S.I. : La procédure pour adhérer à la Synergie de la Jeunesse Camerounaise est extrêmement SIMPLE. Vous vous rendez sur notre site internet (www.sjc-online.com), vous cliquez sur l’onglet REJOIGNEZ-NOUS et vous remplissez les informations qui vous sont demandées. Après validation, vous recevrez sous un délai variable de 72 heures, un formulaire d’adhésion à renseigner.

Aussitôt le formulaire renseigné, vous le signez et nous le retournez. Nous « étudions » votre profil et programmons une interview avec le responsable du comité ou de la cellule diaspora que vous souhaitez rejoindre. A l’issue de l’interview, une décision est prise et vous êtes notifié dans un délai d’une semaine maximum.

Compte  tenu de notre fonctionnement arrimé à l’année civile et de notre volonté de bien intégrer les nouveaux membres dans un souci d’efficacité des actions entreprises, le processus de recrutement pour l’année 2014 est clos. Il sera de nouveau ouvert en Novembre et Décembre pour le compte de l’année 2015.

Cette clôture des recrutements vise à synchroniser nos ressources humaines et nos projets tôt dans l’année. Nous demeurons tout de même ouverts aux sympathisants/bénévoles qui veulent participer à nos activités. Il nous importe en effet moins d’avoir 1 million de membres que de partager notre vision de l’engagement avec 1 million de jeunes. Là où chacun est, il peut et doit  incarner l’esprit et la philosophie SJC.

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J.W.M. : N’êtes-vous pas un peu effrayés face à l’avenir, au vu de tout ce travail que vous avez à abattre tant pour atteindre vos objectifs que pour annihiler le scepticisme dont vous pourrez faire l’objet ?

H.S.I. : J’ai eu le privilège, ou le malheur de grandir sous la coupe d’un homme qui a pris beaucoup de coups à cause de son entêtement à défendre ses idéaux et ses principes. Je retiens de lui deux choses essentielles : Le propre d’un Homme Véritable est de contribuer à bâtir autour de lui une société de VERITE et de JUSTICE – Ce qui vaut quelque chose coûte malheureusement quelque chose.

Mon implication dans la vie associative depuis plus de 12 ans m’a appris que dans mon pays, ambitionner de participer au bien-être collectif attire plus souvent dénigrements, railleries, insultes, provocations, violences … qu’encouragements. Je ne me fais donc aucune illusion : l’atteinte des objectifs visés par la SJC ne saurait être couronnée sans heurts, ni pour moi ni pour l’ensemble de ceux qui accompagnent et qui croient en cette initiative.  Mais de manière plus globale, aucun projet sérieux et utile ne peut aboutir sans obstacles. Celui qui a PEUR mais continue d’avancer a, à mes yeux, plus d’honneur et de prestige que le couard intello frustré par le risque. Dans la séduction, le dynamisme se manifeste par le risque de « se prendre un râteau », et pourtant ! Dans la vie et dans l’action sociale aussi, chacun doit se demander comment il matérialise ce dynamisme et démontre ces aptitudes au Leadership !

Pour notre part, au sein de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise, nous croyons plus dur que Fer en cette Afrique phare idéologique et poumon économique du monde de 2040-2060. Nous croyons en cette Nation Camerounaise qui portera les ambitions de notre rêve africain. Nous croyons en nos capacités à contribuer à la renaissance africaine et à encourager d’autres jeunes à embrasser cette dynamique. Voilà ce en quoi nous croyons et … La seule chose nous effraie, c’est de ne pas avoir suffisamment de temps et d’énergie pour donner tout ce que nous avons dans le cœur et dans les tripes : Ce redouté « Lion Spirit » ! Mais nous ferons de notre mieux et nous ne pourrons qu’être jugés qu’à l’aune de ce que nous aurons accompli.

[youtube]http://youtu.be/L8uZSaFs4JM[/youtube]

J.W.M. : Dans quel Cameroun t’imagines-tu dans une dizaine d’années ?
H.S.I. : Dans 10 ans, je m’imagine vivre dans un Cameroun où nous aurons tous intégrer le sens profond du mot NATION : communauté de passé et communauté de destin. 
Un Cameroun où nous aurons appris à capitaliser le potentiel de notre riche diversité culturelle.
Un Cameroun où nous aurons su bâtir une culture nationale forte qui abroge toute velléité de repli identitaire.
Un Cameroun où nous aurons appris à célébrer nos héros et à leur donner la place qui leur est due dans la mémoire collective.
Un Cameroun qui ne limite pas nos mères, nos sœurs à la cuisine, qui ne fait pas l’économie de leur intelligence et qui les invite à ardemment réussir en société.
Un Cameroun où nous aurons érigé en modèles, des hommes intègres. Un Cameroun qui se sera donné des chances de bâtir des institutions plus fortes que ses bureaucrates.
Un Cameroun économiquement aux mains des camerounais, où les zones rurales connaitront un véritable essor.
Un Cameroun où nous aurons su tirer avantage des trésors de notre terre pour créer les structures qui permettent de pallier aux problèmes de chômages et de sous-emploi des jeunes.
Un Cameroun dirigé par des patriotes dont la seule vocation est de servir le Peuple et d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre.
Ce Cameroun-là se construit dès aujourd’hui avec l’implication de chacun. Ce sera dur ; mais n’est-ce pas que basse est la porte et étroit est le chemin qui mène à l’excellence !

J.W.M. : Un dernier mot ?

H.S.I. : Ce Cameroun dont rêve la Synergie de la Jeunesse Camerounaise par ma voix, appartient à chacun des 25 millions de Lions Indomptables que nous sommes.

Nous vous attendons en très grand nombre le Samedi 26 Avril 2014, à 15H précises à l’amphithéâtre GUIZOT de l’Université de Paris – Sorbonne, à l’occasion de la conférence que nous organisons sous le thème «  Comment la Jeunesse de la diaspora doit-elle participer à l’édification d‘un Cameroun prospère ? ».

Plus loin qu’un rêve, venez et discutons ENSEMBLE de la planification de projets communs qui nous aideront à franchir un cap de plus vers la réalisation de CE CAMEROUN !

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