Sport : 12 sportifs militants de la cause noire

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Ils sont boxeur, basketteur, tenniswoman, athlètes et ont eu à faire face au racisme. Découvrez ces grands sportifs qui ont porté la cause noire au rang de nécessité absolue.

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MUHAMMAD ALI

Boxe

 

En 1966 (photo), alors champion du monde, il refuse de servir dans l’armée américaine engagée au Viet Nam disant qu’il n’avait « rien contre le Viêt-cong » et qu’« aucun Vietnamien ne m’a jamais traité de nègre ». L’année suivante, celui qui se fait appeler Muhammad Ali depuis 1964 refuse symboliquement l’incorporation dans un centre de recrutement, puis passe rapidement devant la justice. Le 20 juin, il est condamné à une amende de 10 000 dollars et à 5 ans d’emprisonnement, perdant et sa licence de boxe et son titre. Après avoir fait appel, la peine de prison sera effacée mais l’ex Cassius Clay ne remontera pas sur un ring avant que la Cour suprême ne l’innocente. En 1971.

 

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JACKIE ROBINSON

Baseball

 

Il est le premier noir américain à avoir évolué au sein de la prestigieuse ligue professionnelle. Ce fut après la guerre, en 1947, et surtout après avoir lutté contre les propriétaires de clubs qui, s’appuyant sur une décision de la Cour suprême, refusaient depuis 60 ans les hommes de couleur. Soutenus dans cette posture par les joueurs blancs, notamment au sein des Brooklyn Dodgers où Robinson, de retour d’une saison magnifique au Canada, venait de signer. La polémique prendra fin lorsque Leo Durocher, manager du club, déclarera : « Je me moque qu’un type soit jaune ou noir, ou qu’il ait des rayures comme un putain de zèbre ».
Infatigable militant de la cause égalitaire, proche de Martin Luther King et combattant antiraciste jusqu’à la fin, Robinson mourra en 1972. Quelques jours avant sa mort, il déclarait : « Je suis extrêmement fier et heureux, mais je serai bien plus heureux et fier encore quand je verrai un visage noir au poste de manager de baseball. »

 

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TOMMIE SMITH ET JOHN CARLOS

Athlétisme

 

17 octobre 1968. Mexico. Podium du 200m hommes. Chaussettes noires, poing levé, tête baissée, Tommie Smith qui vient de battre le record du monde, n’écoute pas l’hymne américain. Son compatriote John Carlos, médaillé de bronze, l’accompagne en levant son autre poing, les deux hommes ayant dû partager la même paire de gants. Soutenus par l’Australien Peter Norman, deuxième de la course, ils entendaient manifester contre les droits civils des Noirs, bafoués aux États-Unis. A la suite de ce geste, Smith et Carlos seront suspendus puis exclus à vie des Jeux Olympiques. Ils recevront également de nombreuses menaces de mort.

 

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KAREEM ABDUL JABBAR

Basket

 

Plus radical que Smith et Carlos : Kareem Abdul Jabbar, meilleur basketteur américain de sa génération, a en effet boycotté les Jeux de Mexico. C’était un week-end de novembre 1967. A côté de Smith et Evans, un certain Lew Alcindor, devenu Kareem Abdul Jabbar depuis sa conversion à l’Islam : c’est lui qui fut le plus tranchant dans ses prises de position, annonçant qu’il boycotterait les Jeux de 1968. Il tint parole soutenu par quelques autres joueurs noirs. Tous se firent vertement critiquer par le coach olympique, Hank Iba, qui les traita même de « mauvais citoyens »…

 

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RUUD GULLIT

Football

 

Champion d’Europe en 1988 avec les Pays-Bas, il fut l’une des grandes stars de l’AC Milan de la fin des années 80 et du début des années 90. Lauréat du Ballon d’Or France Football en 1987, il dédie son trophée à Nelson Mandela, alors emprisonné. Joueur, puis coach, il s’est servi de sa notoriété pour faire avancer la cause antiraciste. En 1992, il déclarait : « À cause de cela, je ne suis pas le portrait type de l’homme de couleur. Grâce à ma célébrité, l’approche des gens est différente, amicale et pleine d’égards. Moi, je suis reconnu, mais on ne peut imaginer de quelle manière certains Noirs sont, parfois, traités, spécialement dans les grandes villes. »

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ANTHONY BAFFOE

Football

 

Fils de diplomate, né en Allemagne où il a effectué l’essentiel de sa carrière dans les années 90, le footballeur ghanéen aura, comme tant d’autres, entendu injures et cris de singe dans les tribunes. Ne cessant ensuite de combattre par ses mots justes le racisme, l’ignorance et la bêtise, comme il le disait en 2011 : « La discrimination est liée à l’ignorance et à l’intolérance. Aujourd’hui, les choses ont changé, en mieux. Cela dit, poursuivait celui qui est désormais membre de la Fédération ghanéenne, on est encore très loin du jour où l’on pourra affirmer qu’il n’y a qu’une seule race, la race humaine. Quand nous serons tous égaux, alors on pourra commencer à parler d’une nature humaine. »

 

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LILIAN THURAM

Football

«Quand est-ce qu’on va sortir de ces préjugés sur les couleurs de peau ? Quand est-ce qu’on va arrêter de dire que lorsque vous êtes noirs, vous courez plus vite ? Que lorsque vous êtes noir, vous êtes moins intelligent ?» Lilian Thuram a toujours été des combats pour l’égalité entre tous, sans distinction. Son parcours de footballeur fut remarquable, son travail de citoyen l’est également. Ouvert aux autres, critique parfois devant les comportements rétrogrades, engagé et présent sur de nombreux terrains, le champion du monde 98, désormais retraité, n’a de cesse de lutter contre cette peur de « l’autre » qui transpire si souvent dans nos villes. « Les gens qui ont défendu la cause noire me touche (…) la bataille pour la dignité est merveilleuse ».

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PAUL INCE

Football

 

Hargneux, tacleur, spécialiste des fautes « utiles » pour empêcher l’adversaire de se rapprocher trop vite des buts de son équipe, Paul Ince, 53 fois international dans les années 90, fut le premier Anglais noir à être nommé capitaine de l’équipe nationale, un soir d’avril 1997. Ce qui ne perturba pas vraiment celui qui devint manager de Blackburn (photo) : « Je suis le premier capitaine noir à évoluer à Wembley, bien sûr que je suis fier d’être noir, mais dans le cas présent, je suis surtout fier d’être capitaine».

 

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YANNICK NOAH

Tennis

 

Nous sommes en 1978, lors de l’Open de Johannesburg en plein apartheid. Lorsque Yannick, 18 ans tout juste, rentre sur le court, de nombreux blancs quittent la tribune à la vue du jeune métis; seuls restent les spectateurs noirs parqués dans un coin. Le champion français est aussi exceptionnellement admis à l’hôtel, mais un homme se tient en permanence devant sa porte. Voilà ce que furent, en partie, les débuts de celui qui, quelques années plus tard, fut le premier Noir à remporter Roland Garros, en 1983. Découvert par Arthur Ashe, Yannick, désormais chanteur à succès, n’a jamais cessé de mener des actions associatives et caritatives, même si, « Ici, je suis noir, et en Afrique, je suis trop blanc ».

 

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RICHARD WILLIAMS

Tennis

 

Le père et coach des soeurs Williams se considère comme « un guerrier contre l’intolérance, contre les préjugés, contre l’injustice faite aux Noirs, contre la bigoterie », accusant la WTA de favoriser les préjugés racistes (L’Équipe Magazine, 3 mai 2003). Quand, en 2000, le golfeur Vijay Singh demande aux sportifs de ne pas jouer en Caroline du sud, pour cause de drapeau confédéré flottant sur le Parlement de l’État, Serena suit, non sans avoir d’abord consulté son père. Lorsque, en 2001 à Indian Wells, Serena sur le court, Venus et Richard dans les tribunes sont hués (Venus avait déclaré forfait quelques minutes avant la demi-finale contre sa soeur) et victimes d’insultes racistes, Williams père incite ses filles à boycotter le tournoi. Ce qu’elles ont fait jusqu’à présent.

 

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MARIO BALOTELLI

Football

 

Le racisme, il connait. Tout petit déjà, alors qu’il a été adopté par un couple d’Italiens, il subit régulièrement des brimades à cause de sa couleur de peau. Et son parcours professionnel ne stoppera pas les imbéciles : alors qu’il joue pour l’Inter de Milan, en déplacement à Turin, les tifosi de la Juve clament : « Il n’y a pas d’Italien noir ».
Quelques mois plus tard, outré par des gestes à connotation raciste lors d’un match de l?Euro 2012 contre la Croatie, le jouer de la Squadra azzura déclare « Si quelqu’un en Pologne ou en Ukraine devait me jeter une banane à la tête, je le tuerais. Je suis prêt à aller en prison. Le racisme est inacceptable et je ne suis pas prêt à le supporter. J’espère qu’il n’y aura pas de manifestations de racisme à l’Euro, car si ce devait être le cas, je sortirais immédiatement du terrain et je rentrerais chez moi. ».

via L’Equipe Magazine

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