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Musique : Ndem 237 – Qu’est ce qui n’a pas marché ? (Édition 2017)

C’est le mois de célébration de la musique Wanda Peeps ! L’occasion pour nous de repenser à cet art que nous aimons tant, mais aussi à ceux sans qui la musique n’existerait pas : les artistes. Oui, ils sont nombreux à prospérer dans leur carrière et à nous régaler de titres et de belles sonorités qui nous enjaillent* à longueur de journées à qui nous rendons un vibrant hommage. Mais à côté de ceux-là, il y en a malheureusement d’autres, pourtant prédestinés à une belle carrière, qui n’arrivent toujours pas à tenir la promesse des fleurs. On ne le dira jamais assez « Le plus dur n’est pas d’arriver au sommet, mais de s’y maintenir ».

C’est ainsi qu’il y a un an déjà, votre magazine préféré engageait une analyse de ces déceptions de la musique camerounaise, ces chanceux qui ont pu atteindre le sommet sans jamais s’y maintenir. Un travail qui ne nous a pas toujours valu des applaudissements de la part des artistes concernés, C’est le cas de Duc-Z qui s’était violemment insurgé contre cela, bien que quelques temps après avoir tiré cette sonnette d’alarme, le chanteur nous dévoilait le titre « Voilà ça », question de nous montrer qu’il demeure dans le game (does he  though ?). Autre artiste qui a également mal pris notre article c’est la chanteuse Danielle Eog qui s’était fendue d’un post sur Facebook. Mais contrairement à Duc-Z, Danielle Eog s’est ravisée par la suite ayant reconnu en cela notre souci d’alerter les artistes dont la carrière n’était plus sur le « droit chemin ». C’est ainsi que quelques mois après, Danielle Eog revenait sur ses propos et félicitait la Wanda Team pour ce « recadrage », avant de promettre de se remettre au travail.

Eh bien après cette édition inédite de 2016, Je Wanda Magazine est de retour avec l’édition 2017 du Ndem 237. Qu’est ce qui n’a pas marché selon nous ? Lisez plutôt… Rappelons que cette chronique est une analyse qui se veut constructive et pouvant servir aux jeunes artistes en devenir afin de ne pas commettre les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs…


Parol

Qui au Mboa n’a pas mimé ces vers en 2008 « Parol, c’est moi Parol, appelle moi Parol». Le titre éponyme et single rap de l’année 2007 au Cameroun avec son interprète, Parol, sont en effet devenu en cette période le porte flambeau du rap camerounais. Le poulain du label Mapane Records, auquel appartenait aussi des artistes tels que Ak Sans Grave et Krotal (pendant un moment de sa carrière), est un ancien étudiant de la faculté d’Art du Spectacle à Yaoundé I. Passionné de musique, il avait ainsi débarqué de nulle part avec ce tube. À la vitesse de la lumière, le public adopte ce titre devenu un hymne, au point où le remix de cette chanson voit la participation exceptionnelle du Lion Indomptable Jean II Makoun, alors au sommet de son art. Tout le monde s’arrache Parol, qui enchaine les scènes de spectacle et fait une première très remarquée du tout premier spectacle de Booba au Cameroun. Il sort son premier opus « La Zik pour la Vie », un album éclectique de 8 titres, plein de maturité et bourré de bons sons aux sonorités locales et étrangères, influencées par le southside aux Etats-Unis.

Malheureusement l’album ne réussira pas à sortir des milieux du rap et le rappeur se met sur une voie irréversible vers le déclin. Parol se plaint des moyens financiers qui ne suivent pas dans l’univers urbain, la flamme de l’artiste s’en va, mais ne s’éteint guère. Il s’envole pour la France où il continue d’exercer cemetier qu’il aime tant. Le 25 décembre 2016, Parol dévoile le premier extrait de son prochain album « Mes tourments« . Une chanson teintée de sonorités étrangères. Le public camerounais que Parol s’était constitué ne s’y reconnait pas, et malgré une forte campagne médiatique au Mboa, la mayonnaise ne prend pas. Pour l’heure, Parol continue de travailler sur son album qui est annoncé pour la rentrée de cette année 2017. Une merveilleuse occasion pour cet artiste talentueux de revenir au premier plan, on l’espère…

Notre analyse : Pétri de talent, le rappeur Parol n’a pas su se persévérer dans un univers où la musique urbaine était encore vue comme une musique marginale, celle des voyous. Très vite, Parol a voulu aller à la conquête d’un public qui ne lui était pas acquis en négligeant celui qu’il s’était déja constitué au Mboa. Résultat, l’artiste n’a pas su donner aux mélomanes camerounais ce dont ils avaient besoin à savoir un rap 100% made in Cameroon. Nul doute qu’avec sa capacité d’adaptation et son génie, Parol aurait été le ri du game, s’il avait mieux appréhendé le marché local.

Morale de l’histoire : Pour faire carrière dans la musique, il faut avoir un projet à long terme. C’est une profession comme toutes les autres, il ne faut pas que des gens viennent s’y essayer lorsqu’ils pensent avoir raté leur vie.

Franky P.

Il faisait la pluie et le beau temps dans le R&B à la camer il y a encore quelques années. Franky P Davodka et son « Champagne Up »  faisait groover les jeunes du début des années 2010. En 2014, il sort « On fait ça bien« , un clip très bling bling à base de jet privé, de Range rover. Hélas même l’apparition de Coco Emilia la fameuse jet setteuse -qui ne l’était pas encore-, ne réussira pas à graver le nom du jeune chanteur dans les archives de la musique camerounaise. Il a été aperçu dernièrement comme ambassadeur de la marque Booster des Brasseries du Cameroun. Les bruits de couloir disent qu’il travaille à son retour. Attendons donc voir ce qu’il nous réserve…

Notre analyse : Tout simplement ce qui est arrivé à de nombreux anciens « R&Bistes » camer qui n’ont pas su prendre le tournant du ras-de-marée de l’afropop. D’ailleurs sa musique a mal vieilli.

Morale de l’histoire : Les jolis clips bling bling et les jolies go ne suffisent plus pour impressionner le public devenu gourmand et gourmet. Il faut savoir vivre avec son temps surtout si l’on ne peut pas proposer mieux que la tendance. Le forçing ne donne pas dans le temps si la musique ne suit pas.

Coolkid Berka

C’est en 2015 que ce chanteur de musique urbaine se révèle au grand public. Avec le titre « Seriously », Coolkid Berka se démarque de tous les chanteurs du moment en nous proposant un style unique et original. Un rap décalé, un peu nonchalant et surtout 100% made in Mboa. Sa jeunesse et ses airs de hip-hopeur américain font dire inéluctablement à certains que le rap camer a sa relève assurée. Les chaines internationales s’arrachent sa vidéo. Tous les espoirs sont mis en ce jeune garçon…

Seulement, après le succès du titre « Seriously », les fans attendront la suite… en vain. Son deuxième single « Je suis zen » sortie en début de cette année revisite le succès de son tube, mais sonne plus comme du déjà entendu, surtout avec le temps qui s’est écoulé entre la sortie des deux chansons. Moins de 5000 vues au compteur final pour cette vidéo qui est vraisemblablement un flop.

Notre analyse : Difficile à dire… Mais Coolkid Berka semble s’être endormi sur ses lauriers et n’a pas pris toute la portée de ce métier qu’est la musique qui implique un travail constant.

Morale de l’histoire : Il ne suffit pas d’avoir un tube au compteur (comme en occident) pour réussir, il faut toujours travailler pour garder le statut qu’on a ou qu’on veut avoir.
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Jem’m

Ils ont créé un nouveau rythme à eux tout seuls : l’Azoflex. Il y a deux ans, le public découvrait le groupe Jem’m. Un boys band de deux artistes musiciens pétris de talent, maniant piano, guitares et saxophones à la perfection … des petits génies pouvait-on alors dire. Avec le titre Azoflex, le groupe Jem’m réussit à réunir sur un même titre des pointures de l’époque telles que C’Prime, Numerica, Prosby et autres. Le public est séduit par ce rythme éclectique et nouveau, le clip engrange 15000 vues sur Youtube.

La suite n’est malheureusement pas à l’image de ce succès. Ni « Django » en featuring avec le doyen du rap Krotal ou encore « Sombol Nol mê » (chanson pour laquelle le groupe est soupçonné d’avoir acheté des vues sur Youtube ), ne réussiront à confirmer les espoirs que le grand nombre avaient mis en ces jeunes artistes. Les chansons manquent de consistance au niveau des lyrics, les auditeurs ne se retrouvent pas dans les beat qui mélangent beaucoup de rythmes différents. Le groupe Jem’m se cherche vraisemblablement et surtout n’arrive pas à se trouver. Dramatique pour des jeunes talentueux sur qui nos espoirs étaient fondés.

Notre analyse : Le groupe Jem’m a probablement été victime de leur génie et de leur ambitions. Très vite, les garçons ont voulu révolutionner la musique en imposant un nouveau style qu’ils avaient créé. C’était un pari assez osé, ce qui leur vaut une certaine reconnaissance, malheureusement le public n’a pas suivi.

Morale de l’histoire : C’est bien beau de vouloir sortir des sentiers battus et inventer quelque chose d’original, mais il faut pas embrouiller le public.

C’Prime

Mais où est passé le chanteur C’Prime ? De nombreuses personnes parmi vous se sont surement posé cette question. Si c’est le cas pour vous, soyez sûrs, vous n’êtes pas seuls ; car nous aussi nous avons cherché C’Prime. Oui, il y a deux ans, C’Prime débarquait dans l’univers de la musique avec le titre « Tongoh » dont la merveille de clip nous faisait découvrir un artiste polyglotte. Une polyvalence linguistique qui le positionnait alors comme un artiste du 237 à suivre de très très prês avec un avenir en or. Un talent indéniable que les autres artistes s’arrachent rapidement pour faire des collaborations, c’est le cas notamment de Michael Kiessou.

Mais contrairement à toutes les espérances que le public avait placé en lui, C’Prime a progressivement disparu de la circulation au point de devenir tout simplement introuvable. Sur les réseaux sociaux, sa dernière publication date d’octobre 2015 … (interpellateur tout de même). Ce que nous notons surtout c’est la perte de cette valeur sure de la musique urbaine qui aurait écrit de belles lettres de cet art au mboa.

Kastra

Tout comme Franky P., Kastra est un de ces illuminés de la première heure du mouvement urbain camerounais qui malheureusement ce seront éteints tels qu’ils sont venus. Son Rap hardcore inspiré par le rap des ghettos français, était particulièrement apprécié à une certaine époque. Kastra impressionne par la qualité de ses textes et son flow qui rivalisent avec ceux qui viennent de l’autre côté. Ses clips ne sont pas en reste. Sous la direction de Napster, un des réalisateurs incontournables du Cameroun, Kastra s’impose comme une figure du rap Camer.

Mais alors que Kastra est au sommet de son art, le chanteur est annoncé en partance pour le Gabon, où il aurait signé avec un grand label. C’est le commencement de la fin pour cet artiste. On entend de moins en moins parler de l’enfant terrible de Bonaberi, qui finit par disparaitre complètement de la scène musicale. Les nouveaux rythmes urbains que sont l’Afropop et l’Afrotrap sont passés par là, pour achever définitivement ce maitre du street rap qui représentait fièrement le Cameroun.

Notre analyse : Kastra n’a pas su adapter son style aux nouvelles influences musicales qui ont marqué le rap africain ces dernières années.

Morale de l’histoire : Il faut savoir renouveler son style et s’adapter à son époque ; sinon on se retrouvera tout simplement dépassé et on aura rien d’autres à offrir que nos anciens succès.

Edel Koula

Il aura eu un passage furtif dans la musique que nous n’oublierons pas de si tôt tant il était porteur d’espoir pour de nombreux fans. Comme on ne l’avait encore jamais connu, et bien avant Locko, Edel Koula avait réussi le pari d’associer dans un son Rnb les trois langues que sont le français, l’anglais et le duala dans un titre hot hot hot « Bites and Scratches » à une époque où Cela ne se faisait pas. Une nouvelle vision artistique de la musique urbaine que le public avait vite fait d’adopter tout en espérant d’avantage du jeune Edel Koula.

Il n’en sera malheureusement rien. Après un featuring avec Michael Kiessou, Edel Koula ne se fera plus jamais entendre au grand désespoir de tous ceux qui lui donnait une carrière prometteuse dans la musique. On l’a néanmoins revu il y a quelques temps à l’occasion de la journée internationale des Albinos dans un shooting photo relatif à une campagne d’une association de défense du droit des albinos. Peut-être que la musique n’est même plus dans les plans du mbom hein ! En tout cas nous croisons les doigts que ce ne soit pas le cas.

Notre analyse : Difficile de savoir ce qui est arrivé. L’avant-garde de son style mais peut-être aussi le manque de structure d’encadrement de ce talent brut à l’époque.

Tilla

C’est certainement l’une des plus grosses déceptions de la musique urbaine camerounaise de ces 10 dernières années Wanda People. Tilla, l’ancienne rappeuse du label New Bell Music, avait pourtant tout pour réussir : un immense talent, une maison de production… Sans aucun doute, Tilla aurait pu être à ce jour l’une des artistes africaines les plus en vues telle que Reniss. En 2014, Tilla sort un E.P baptisé « Godmother », de son pseudo de MC, puis un second baptisé «  Kankwe chap ». Le public est conquis par ce qui lui est servi, les médias également. Jovi, le boss du label New Bell Music est aux petits soins avec sa protégée, pour qui il a visiblement de très grandes ambitions…

Mais à la surprise générale, quelques mois après la sortie de l’album « Mboko God » de Jovi, coup de tonnerre dans le ciel du label. La photo de Tilla disparait de la couverture du site officiel du label New Bell Music. On l’apprendra quelques temps après, la MC a été remerciée par le label et finira par lancer sa production indépendante. Un choix qui changera sa carrière à tout jamais. Tilla continue d’exceller dans ce qu’elle sait faire de mieux, rapper, malheureusement, elle n’a plus la visibilité que lui offrait le label et elle sombre aux oubliettes.

Aujourd’hui, Tilla continue de se produire et de faire des scènes dans la ville de Bamenda. En avril dernier, la belle dévoilait son single « Ola Olé » produit par Inadeplace. Seulement, celle qui était jadis à la porte du monde, est maintenant reléguée au rang d’artiste régional. Une grosse perte pour l’industrie de la musique, on l’écoute encore avec un pincement au coeur.

Notre analyse : Victime de sa fougue, Tilla fait partie de ces esprits indépendants qui ont du mal à se plier aux règles d’une structure telle qu’un label.

Morale de l’histoire : Garder à l’esprit ses objectifs de base peuvent être la clé ici pour prendre des décisions adéquates. Surtout si on n’a pas les moyens de sa politique.

LSM

Pour ceux qui ne les connaissent pas, LSM est un groupe de rap camerounais composé de Teddy Doherty et Inna money. Un duo peu courant dans le milieu tant il est rare de voir un garçon et une fille s’associer sur un projet. Le groupe LSM apparait sur la scène musicale urbaine dès l’année 2013 avec des freestyle et autres titres que le groupe enchaine dès l’année 2014. Grace à leur ténacité et leur envie, le groupe gravit les échelons et rallie le public au fur et à mesure. En février 2015, LSM se hisse dans tous les chars des médias camerounais avec le titre « Bomayé ». Le succès est au rendez-vous et la chanson est reprise dans tous les coins des villes du pays. Teddy Doherty et Inna Money sont dans tous les bons coups, on les retrouve aux cotés des membres du label New Bell Music sur le remix de « Et P8 Koi » de Jovi. Ils sont étincelants et le public en redemande.

Mais des années après le buzz de Bomayé, les LSM semblent toujours être au point de départ. Aucun projet musical concret, aucune visibilité dans leur progression. Le public n’a certainement pas encore définitivement tourné le dos à ces artistes au potentiel certains. Mais nul doute que si ce groupe ne se ressaisit pas rapidement, il rejoindront la longue liste des disparus de la musique urbaine camerounaise.

Notre analyse : Les LSM semblent ne pas avoir une visibilité claire de la carrière qu’ils ont envie de mener et des objectifs qu’ils doivent atteindre. Leur style encore trop teinté d’un style occidental ne trouve plus sa place dans un univers ou des Franko, Tenor et Minks ont pris le pouvoir.

Morale de l’histoire : Il faut savoir revoir sa copie quand ça ne donne pas. Plus ça ira, plus les artistes qui font de la musique un peu trop « wesh » ne trouveront pas de public. Il n’y a que l’authenticité qui paye.

 

Numerica

Numerica a connu une entrée fulgurante dans l’univers de la musique camerounaise avec un tube parue en 2013 et intitulé « Vas-y molo ». À un moment où le coupé décalé version atalaku faisait le buzz, voir un camerounais qui s’essayait aussi bien à la chose était plus que plaisant. Très vite, le public est séduit par le charisme de ce jeune chanteur à la voix de ténor qui débite les paroles avec une aisance équivalente à son élégance. La machine est lancée, le chanteur se crée très vite une base de fans qui le pousse à se donner à fond. Les hits s’enchainent. « Ça dit koi », « Il faut t’enjailler », « Wallaye Billaye » et bien d’autres. Numerica devient un artiste international et sort un tube avec le groupe congolais Bana C4. Sa plus grosse performance. La chanson passe la barre des 600.000 vues sur Youtube.

Ce sera malheureusement tout. Deux ans après la sortie de « Kossa moi ça », la machine a grippé et Numerica peine désormais à faire les 100.000 vues avec ses vidéos, et surtout en face de lui, le public commence à faire entendre sa grogne. L’artiste est très souvent pris à parti sur les réseaux sociaux à cause de ses performances en baisse. Un seul reproche lui est formulé alors, il n’aura pas su porter les espoirs qui étaient mis sur lui. A l’approche de la sortie de son nouveau titre « Monbiequie », nous espérons que cela lui permettra de redresser la barre.

Notre analyse : À l’époque de l’éclosion de Numerica, le coupé-décalé est en fin de cycle et laisse progressivement la place aux musiques nigérianes qui commencent à s’imposer. Numerica a certes voulu s’adapter en proposant des titres sur lesquels il chante tel que « No way » ou encore « laisse-moi t’aimer », mais cela ne cadre malheureusement pas avec son style qui est plutôt adapté à l’animation. Contrairement aux ivoiriens tels que Dj Arafat ou Molaré qui ont su se renouveler dans leur style, Numerica est une des victimes de la montée en puissance de l’Afropop qu’il peine à embrasser avec succès.

Morale de l’histoire : Numerica n’est sans doute pas le plus talentueux de sa génération mais c’est un bosseur qui se donne les moyens. Cependant, savoir adapter sa musique quand on ne peut proposer quelque chose de plus fort et d’authentique est primordial pour rester au haut niveau. Et surtout savoir s’entourer de professionnels visionnaires qui seront développer votre envie de réussir au delà des lacunes.

Prosby

Eeeeeh ! Qui n’a pas aimé Mboa Girl ? L’un des tubes de 2013 et qui 4 ans plus tard se déguste avec le même plaisir. Mais comment Prosby n’a jamais pu nous ressortir cette recette magique ? Si on le savait, les artistes répèteraient les tubes en claquant des doigts !

Notre analyse : Un problème de développement d’artiste car la volonté et le talent sont pourtant là.

Morale de l’histoire : Encore une fois, le talent ne suffit pas. Il faut savoir travailleur avec ceux qui sauront appréhender votre talent et développer votre plein potentiel.

Killamel

C’est dans une chanson qu’il a lui-même récemment dévoilée et qui revisite le mouvement urbain camerounais que le rappeur Killamel décrit le mieux son évolution artistique qui aujourd’hui a laissé bon nombre de ses fans sur leur faim. En effet Killamel débarque dans l’univers de la musique avec un lot de promesses tant son style et son flow uniques font l’unanimité il y’a plusieurs années. Les rappeurs de l’époque redoutent tous ce fils sawa aux punchlines particulièrement lourdes, qui est véritablement en train de s’installer dans cet univers. Killamel enchaine les freestyles, les shows et les hits, et dévoile son premier album « Vert-rouge-jaune dans le noir » avec des tubes tels que « Dernier banc ». Le public est conquis par les rimes à la fois soft et percutantes de ce rappeur qui casse avec la tendance du moment qui était alors celle de rapper le plus vite possible. Cet accueil favorable est pour lui une source de motivation. Killamel récidive en 2012 avec un 2e album intitulé « Kova Nova ». Mais l’album ne marque pas son temps et sombre très vite aux oubliettes. Killamel se bat pour rester à flot. Il fait des flash en livrant quelques sons inédits entre freestyles et clips. L’artiste plie mais ne rompt pas. Killamel n’aura pas su porter les espoirs qu’on avait mis en lui, à savoir ceux de le voir un jour trôner au firmament du rap camerounais et même continental.

Heureusement pour les fidèles, Killamel a toujours su rester attaché au milieu de la musique contrairement à ceux qui comme il le dit lui même dans sa dernière chanson « ont arrêté, (…) ont pris la fuite ». En effet il y a quelques semaines seulement, Killamel a dévoilé la chanson « Mon Game » dans laquelle il fait une rétrospective du mouvement urbain. Le premier d’une série de chansons qu’il promet au public, et que de nombreux critiques ont décriés du fait de la présence intempestives de noms ; ce qui ressemble plus à un atalaku plutôt qu’à un morceau de rap. Inhabituel pour Killamel dont on connait l’aptitude à produire des punchlines fortes.

Notre analyse : Si Killamel clame haut et fort que le public est très souvent amnésique, nous retiendrons plutôt que le public tourne très vite le dos à ceux qui ne répondent plus favorablement à leurs attentes. Tel est le cas de Killamel, en qui de nombreuses personnes voyaient un avenir plus radieux.

Morale de l’histoire : La musique est un monde de créativité. A chaque fois il faut savoir se réinventer pour ne pas tomber dans la monotonie et décevoir son public. Évoluer avec son temps est essentiel si l’on veut faire une carrière qui perdure.

Dareal

Peut-on dire que ça a cuit sur Dareal ? C’est dans tous les cas la question que laisse l’analyse des statistiques de ce chanteur prometteur du mouvement urbain camerounais qui a malheureusement sombré au point de ne pas devenir la star qu’on attendait de lui. Souvenez-vous il y a 5 ans, Dareal nous dévoilait le titre « Jackpot », une production du label Frenchkind. Le public camerounais découvrait un rappeur aux lyrics poignants, une valeur sûre sure du rap assurément disait-on a l’époque. Grace à ce label, Dareal monte en puissance, enchaine les titres intéressants, puis frappe un grand coup. Le 3 février 2014, le label dévoile le titre « C’est quoi ton way ? », une bombe. Dareal devient Le Dinosaure. La chanson est reprise partout, et devient l’hymne de tous les njokahs des villes de Douala et Yaoundé.

Mais aussi Wandayant que cela puisse paraitre, la suite de ce tube ne sera pas si tendre. Dareal s’efface petit à petit et se fait presque oublier pendant que de jeunes loups aux dents longues lui ravissent sa place. Les indiscrétions parlent de brouilles avec son label d’avec lequel il se sépare, l’artiste ne s’adonnerait plus au travail en studio. Le 30 mai 2015, l’artiste Rap Dareal présente enfin un 1er EP intitulé « 1×2+ ». Le succès ne suit plus. Il essaye de s’adapter à la tendance Afrotrap et dévoile « Ça a cuit » en aout 2016. Une belle chanson qui nous rappelle les meilleurs moments de la carrière de cet artiste, qui enregistre un score décent de 25.000 vues sur Youtube. De quoi nous renforcer dans notre idée selon laquelle ce rappeur peut encore faire de très belles choses.

Notre analyse : Dareal a certainement souffert de la maladie des stars. Après le carton de son tube « Le dinosaure », Dareal a certainement connu un relâchement dans ses efforts en studio et cela s’est automatiquement ressenti sur ses performances musicales. Mais tout n’est pas perdu et nous espérons que Dareal saura se ressaisir et revenir encore plus fort qu’avant.

Morale de l’histoire : Briss* c’est une chose, demeurer une star en est une autre. Le succès ne devrait pas faire cesser les efforts de nos artistes. Il faut travailler perpétuellement. Un label ne fait que mettre un cadre idéal mais à l’artiste de continuer à bosser dur.

*réussir

Gasha

Bien avant Daphne, la chanteuse Gasha constituait il y a 3 ans l’une des artistes féminines les plus prometteuses de la musique urbaine camerounaise. La douceur de sa voix, son style osé (tatouage et piercings), Gasha n’a pas eu besoin de tout un album pour convaincre son public et les chiffres de ses singles le démontrent aisément. De 320.000 vues avec « Kaki Mbere » à 500.000 vues avec « Chill » en featuring avec Eddy Kenzo sur Youtube, ceci en passant par « The date » et « Faya di burn », Gasha enchaine les performances et donne de nombreux espoirs aux mélomanes camerounais qui sont heureux d’avoir enfin une héritière aux tatas vieillissantes du mouvement urbain de cette époque.

Une entrée en fanfare qui sera malheureusement proportionnelle à sa disparition en cascade de la scène musicale car après un voyage aux États-Unis, Gasha se perd. La chanteuse quitte le label qui l’avait lancée et disparait des radars musicaux, l’horizon est désert, pendant que d’autres artistes prennent le pouvoir au Mboa telles que Daphné ou Reniss. C’est la fin d’un règne qui n’avait même pas encore commencé.

Gasha ne s’est pourtant pas complètement éteinte de la scène musicale, car il y a quelques mois seulement lors du concert de Yemi Alade au Cameroun, l’artiste faisait son grand retour sur une scène de spectacle au Cameroun en chantant en première partie du show de la chanteuse nigériane. L’occasion pour le public de redécouvrir les mélodies de ce talent de la musique camerounaise qui nous l’espérons saura revenir au-devant de la scène.

Notre analyse : Tiana Gasha a certainement loupé le coche en ratant le boom qu’a connu la musique urbaine camerounaise ces dernières années. Attirée par les lumières d’une carrière internationale aux States, Gasha n’a certainement pas compris que la brissance au pays était indispensable. Sa séparation du label Stevens a été le début de la fin pour la chanteuse.

Morale de l’histoire : Être un artiste indépendant dans la musique urbaine de nos jours est quasi suicidaire. Une fois que l’on arrive à signer avec un label on s’y tient jusqu’à ce qu’on perce suffisamment pour tenir sur ses deux jambes. Rappelons que le label est la société qui prend les risques et qui investit dans l’artiste afin qu’il réussisse. Finance la production, les vêtements, les clips, l’hébergement, tout ! Alors il vaut mieux en avoir dans un environnement tel que le notre.

 

Mr Elad

Avant Mr Leo, il y avait Mr Elad. Des mélodies envoutantes, une voix suave, bref le pied musical. Si on vous dit « Chakara« , ça vous parle non ? Un son qui donne la fièvre au corps. Le compositeur de « bom bom bom » de Museba a un parcours en dents de scie et pourtant ce n’est pas le talent qui manque. La débâcle du label Mumak n’a pas aidé la carrière de ce prodige camerounais. Entre intrigues, désaccords, vol et autres, le chanteur se trouve privé de pouvoir émettre son art. La signature avec Sonolive n’a donné que l’ombre d’un espoir car « Yamo » le son sorti sous son nouveau label est loin du Elad dont nous sommes tous tombés amoureux. A peine 30.000 vues depuis janvier. Un style bling bling, un rythme emprunté qui ne lui va pas. On ne reconnait pas l’authenticité qui a fait du chanteur l’une des plus belles promesses de la musique camerounaise. Mais il n’est pas trop tard. Alors par pitié, reviens à ton style Elad ! On croit en toi !

Notre analyse : Une série de mauvais choix et de mauvaises rencontres.

Morale de l’histoire : Le talent seul ne suffit pas. Il faut savoir s’entourer et prendre les bonnes décisions.


Alors Wanda People, avons-nous oublié quelqu’un ? Qui devrait rentrer dans notre collimateur pour la prochaine édition selon vous ?

Dans tous les cas bonne chance aux artistes qui continuent à s’accrocher, on espère que la suite sera plus heureuse.

La Wanda Team

 

 

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